L’Etats Unis: President Obama a declare l’importance de la crise de les Rohingya.

Obama interpelle la Birmanie sur les Rohingya

Le Monde

02 June 2015

 

le photo: « Je pense que si j’étais rohingya, je resterais là où je suis né. Je voudrais rester dans le pays où mes parents ont vécu. Mais je voudrais m’assurer que mon gouvernement me protège », a déclaré Barack Obama. Evan Vucci / AP

 

Le président américain Barack Obama a appelé, lundi 1er juin, la Birmanie à faire un geste envers les Rohingya, minorité musulmane au cœur de la crise des migrants en Asie.

« Une des choses les plus importantes est de cesser de discriminer des gens sur la base de leur apparence ou de leurs croyances », a déclaré le président américain lors d’une rencontre avec la Young Southeast Asian Leaders Initiative, et s’exprimant pour la première fois depuis le début de cette crise. « Les Rohingya sont fortement discriminés », a-t-il ajouté devant la presse, employant le terme « rohingya », au risque de susciter la colère des autorités birmanes, qui ne reconnaissent pas le groupe ethnique de quelque 1,3 million de personnes, qu’elles qualifient de « Bangladais », les voyant comme des immigrés illégaux du Bangladesh voisin.

« Je pense que si j’étais rohingya, je resterais là où je suis né. Je voudrais rester dans le pays où mes parents ont vécu. Mais je voudrais m’assurer que mon gouvernement me protège », a ajouté Barack Obama, alors que des émeutes communautaires entre bouddhistes nationalistes et musulmans ont fait quelque 200 morts en 2012 en Birmanie, notamment des musulmans.

Alors que la question des Rohingya est taboue à l’approche des législatives de novembre en Birmanie, Barack Obama a rappelé aux acteurs politiques birmans qu’il était « important » de « prendre au sérieux ce problème des Rohingya », révélateur du « processus de transition démocratique » amorcé depuis l’autodissolution de la junte, en 2011.

700 migrants escortés par la Birmanie vers la frontière du Bangladesh

La Birmanie a de son côté annoncé mardi escorter vers sa frontière avec le Bangladesh plus de 700 migrants, alors que le flou persiste sur leur origine. « Ils ont quitté l’île d’Haigyi », dans le delta de l’Irrawaddy, au sud du pays, lundi matin, a assuré un responsable local, après plusieurs jours sans informations sur les conditions d’accueil de ces 608 hommes, 74 femmes et 45 enfants sur cette base navale du sud de la Birmanie.

Les gardes-côtes du Bangladesh ont confirmé avoir été informés par leurs homologues birmans du transfert du groupe de 700 migrants vers Maungdaw, ville birmane à la frontière du Bangladesh. C’est déjà là que se trouve un groupe de plus de 200 migrants, venant du Bangladesh selon la Birmanie, sur le sort duquel les deux pays n’ont pas encore réussi à s’entendre.

Lire aussi : Face à l’exode des Rohingya, l’Asie du Sud-Est sort de l’indifférence

Silence d’Aung San Suu Kyi

La Prix Nobel de la paix et opposante Aung San Suu Kyi n’a pas pris publiquement la parole sur le sujet depuis début mai. Son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a appelé lundi à « régler la question de la citoyenneté » des Rohingya apatrides.

La crise des migrants en Asie du Sud-Est a attiré l’attention internationale depuis quelques semaines, alors que des milliers d’entre eux ont été abandonnés en mer par leurs passeurs à la suite d’une politique plus répressive de la Thaïlande, qui a désorganisé les réseaux.

Cela a révélé l’ampleur du problème, qui plonge ses racines au Bangladesh et en Birmanie. Les Bangladais fuient la misère. Quant aux Rohingya, eux, ils fuient les discriminations en Birmanie, où ils n’ont accès ni à l’éducation ni aux services de santé.

Lire aussi : Les Rohingya de Birmanie condamnés à l’exil

 


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