Proposition de Protocole facultatif ˆ la Convention contre le gŽnocide

Par Dr. Gregory Stanton et Jean-Franois Bussire-Wallot, Genocide Watch

 

Pourquoi est-il nŽcessaire dĠavoir un Protocole facultatif ˆ la Convention contre le gŽnocide?

á      Depuis 1951, le Conseil de sŽcuritŽ de lĠONU a ŽtŽ paralysŽ par la menace de lĠusage du vŽto des 5 membres permanents, ou nĠa pas eu la volontŽ dĠautoriser la force armŽe pour arrter et prŽvenir la plupart des gŽnocides. La plupart des opŽrations de maintien de la paix de lĠONU ont le mandat dĠobserver, et non de prŽvenir ou dĠarrter les gŽnocides.

á      La Convention sur le gŽnocide nĠindique pas qui, parmi les institutions crŽer par la Charte ou parmi les ƒtats, a la responsabilitŽ de prŽvenir le gŽnocide.

á      Le Protocole facultatif ˆ la Convention contre le gŽnocide crŽerait une obligation claire de prŽvenir et dĠarrter un gŽnocide, ainsi que de protŽger les civils contre les gŽnocides.

á      Il inclurait les Ç Žtapes prŽparatoires vers lĠaccomplissement dĠun gŽnocide È pour quĠune action prŽventive soit menŽe plut™t que dĠattendre que le gŽnocide Žclate;

á      Il encouragerait la coopŽration sur les signes prŽcurseurs et lĠŽvaluation des risques de gŽnocide par les diffŽrends acteurs, incluant un r™le central pour le Bureau du Conseiller spŽcial pour la prŽvention du gŽnocide des Nations Unies;

á      Il ne contreviendrait pas ˆ la Charte, mais clarifierait le r™le de lĠAssemblŽe GŽnŽrale et des Organisations RŽgionales lorsque le Conseil de SŽcuritŽ est incapable de prendre une action efficace pour prŽvenir ou arrter un gŽnocide.

Comment le Protocole cherche-t-il ˆ clarifier le devoir de prŽvenir le gŽnocide?

á      Il reconna”t la multiplicitŽ des dispositifs de prŽvention des atrocitŽs de masse - quĠils soient nationaux, rŽgionaux, multilatŽraux ou onusiens – et encourage la collaboration et le partage dĠinformations entre eux.

á      Il oblige les ƒtats-Parties ˆ coopŽration avec lĠONU et les Organisations RŽgionales pour prŽvenir ou arrter un gŽnocide.

Quelles obligations dŽcoulent dĠune dŽcision concernant une menace de gŽnocide?

á      Les ƒtats Parties doivent agir sur des recommandations de lĠAssemblŽe GŽnŽrale et des Organisations RŽgionales visant ˆ empcher ou arrter un gŽnocide si le Conseil de sŽcuritŽ Žchoue ˆ prendre une action prŽventive.

á      LĠarticle 17 de la Charte oblige dŽjˆ les ƒtats membres ˆ contribuer au budget de lĠONU, incluant les forces de maintien de la paix visant ˆ prŽvenir le gŽnocide;

á      Le Protocol requiert que les ƒtats soutiennent une contribution budgŽtaire de lĠONU aux interventions prŽventives des organisations rŽgionales;

á      Les ƒtats doivent revoir les capacitŽs des forces de maintien de la paix pour protŽger efficacement les civils, et de faire des recommandations les liant;

á      Ils ne doivent pas poser ou accepter de conditions excluant lĠusage de la force pour la protection des civils dans leurs ententes de contributions aux forces de maintien de la paix;

Comment le Protocole crŽe-t-il une obligation dĠarrter un gŽnocide?

á      Les ƒtats Parties deviennent obliger de rapporter aux Nations Unies et aux organisations rŽgionales appropriŽs des actes pouvant mener au gŽnocide ou constituer un gŽnocide. Le langage utilisŽ ne requiert pas le mme fardeau de preuve que la dŽtermination ˆ savoir si des atrocitŽs rapportŽs sont dŽjˆ au stade de gŽnocide. LĠobjectif est de sĠŽloigner des dŽbats lŽgaux, et de plut™t mettre lĠenjeu sur une prŽvention active.

Le Protocole requiert-il une intervention incluant lĠusage de la force pour la protection des civils?

á      Non, la dŽcision dĠintervenir avec force reste une dŽcision politique du Conseil de sŽcuritŽ de lĠONU, de lĠAssemblŽe gŽnŽrale de lĠONU ou dĠune organisation rŽgionale. Voir le rapport du secrŽtaire gŽnŽral de lĠONU sur Ç La mise en Ïuvre de la responsabilitŽ de protŽger È(R2P) sur les critres ou le moment appropriŽ dĠuser de la force.

Le Protocole facultatif ˆ la Convention sur le gŽnocide inclut-il les autres crimes couvert par la R2P : crimes contre lĠhumanitŽ, crimes de guerre et nettoyage ethnique?

á      Oui pour la prŽvention ˆ travers le partage dĠinformations sur les crimes de masse.

á      Non pour ce qui est des interventions pour arrter les crimes non gŽnocidaire.

Le Protocole facultatif contrevient-il ˆ la Charte?

á      Non. Il ne crŽe aucune obligation qui contrevient aux obligations de la Charte;

á      Le Conseil de sŽcuritŽ garde sa primautŽ;

á      Par contre, lorsquĠil Žchoue ˆ prendre une action prŽventive efficace, lĠAssemblŽe gŽnŽrale de lĠONU agissant sous la rŽsolution 377 A (V)[1] ou une organisation rŽgionale agissant sous le Chapitre VIII et ses propres rgles, les recommandations visant ˆ prŽvenir ou arrter un gŽnocide par lĠun ou lĠautre deviennent obligatoires pour les ƒtats Parties au protocole;

á      Les organisations rŽgionales doivent tre autorisŽes ˆ agir par leurs ƒtats membres, peuvent invoquer le Chapitre VIII, et peuvent tre prŽautorisŽes par le Conseil de sŽcuritŽ pour une action incluant des mesures coercitives;

á      Aucune nouvelle procŽdure nĠa besoin dĠtre adoptŽe par les Nations Unies ou les organisations rŽgionales, sauf dans le cas dĠune organisation rŽgionale ne disposant pas de rgle dĠintervention et dont les membres souhaitent lĠhabilitation;

á      Toutes mesures prises doivent respecter le droit international et la Charte.

Pourquoi le Conseil de sŽcuritŽ de lĠONU devrait prŽautorisŽes les organisations rŽgionales ˆ prŽvenir le gŽnocide?

á      La R2P a ŽtŽ endossŽe par tous les membres permanents dans la rŽsolution 1674;

á      La prŽ-autorisation reste sujet ˆ rŽvision par le Conseil de sŽcuritŽ;

á      Les organisations rŽgionales peuvent agir rapidement et ont dŽmontrŽ leur efficacitŽ dans les conflits rŽgionaux, tel quĠau Sierra Leone, au LibŽria, au Timor oriental.



[1] RŽsolution  de lĠAssemblŽe gŽnŽrale de lĠONU 377 A (V). 3 Novembre 1950. Ç Union pour le maintien de la paix È. LĠAssemblŽe gŽnŽrale,  DŽcide que, dans tout cas o parait exister une menace contre la paix, une rupture de la paix ou un acte dĠagression et o, du fait que lĠunanimitŽ nĠa pas pu se rŽaliser parmi ses membres permanents, le Conseil de sŽcuritŽ manque ˆ sĠacquitter de sa responsabilitŽ principale dans la maintien de la paix et de la sŽcuritŽ internationales, lĠAssemblŽe gŽnŽrale examinera immŽdiatement la question afin de faire aux Membres ses recommandations appropriŽes sur les mesures collectives ˆ prendre, y compris, sĠil sĠagit dĠune rupture de la paix ou dĠun acte dĠagression, lĠemploi de la force armŽe en cas de besoin, pour maintenir ou rŽtablir la paix et Ia sŽcuritŽ internationales. Si lĠAssemblŽe gŽnŽrale ne sige pas ˆ ce moment, elle pourra se rŽunir en session extraordinaire dĠurgence dans les vingt-quatre heures qui suivront la demande prŽsentŽe ˆ cet effet. Pareille session extraordinaire dĠurgence sera convoquŽe sur la demande soit du Conseil de sŽcuritŽ paf un vote affirmatif de sept quelconques de ses membres soit de la majoritŽ des Membres de lĠOrganisation ;